Déclaration des élu-es CFDT – CFTC – CGT – SNFORT – SUD - UNSA au CCE du 8 avril 2015
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En 2012, suite aux faits préoccupants pour Radio France tant économiques que sociaux le CCE exerce son droit d’alerte. Le CA est saisi en 2013. Les administrateurs n’ont pas donné suite se contentant des explications de la présidence de Radio France.
Cette situation préoccupante n’est ainsi pas maîtrisée et aboutit en 2015 à un budget en déficit et une trésorerie qui va rapidement devenir déficitaire. Lors des CCE des 13 et 23 mars les élu-es constatent votre absence de réponses aux questions posées sur votre stratégie et sur le COM 2015-2019.
Depuis le 19 mars dernier, Radio France est en grève.
Depuis cette date, vous n’avez pas su ou pas voulu mettre un terme à ce conflit.
Au lieu de cela vous avez continué à ne vous soucier que de votre communication personnelle, délivrant au passage de nombreuses contre- vérités.
Vous avez persisté à camper sur des postures et à privilégier des méthodes qui ont conduit les salariés à vous exprimer leur défiance.
Le 8 avril 2015
Vous et votre équipe de direction avez parié sur le pourrissement du conflit. En réponse à cela, il y a la dignité du combat des salariés et les valeurs qu’ils portent. Cette détermination en dit long quant à leur attachement aux valeurs du service public.
Certes les informations, vous concernant, publiées dans la presse, mettent en évidence une certaine conception de l’exercice des responsabilités à la tête d’une entreprise publique. A ces dévoiements s’ajoutent votre incapacité à comprendre la réalité de l’entreprise, à la défendre, à porter un projet, à fédérer. En lieu et place de cela, il y a la dureté d’actes et de discours, une DRH dépassée, des conseillers provocateurs et incohérents. Il n’y a plus d’équipe de direction, juste des responsables enfermés dans leur tour d’ivoire.
Quant au projet que vous nous avez remis, il est lourd de périls graves pour l’avenir de Radio France. Derrière les formules creuses, le discours verbeux il y a l’accroissement des risques psychosociaux, les menaces sur l’emploi à l’échelle planifiée de toute l’entreprise, la casse programmée de France Musique, l’indigence d’un projet pour la production musicale, la mise en péril des stations locales de France bleu avec la perspective d’accroissement du réseau et des moyens qui font défaut, la remise en cause de la notion de proximité (un programme régional n’est pas de proximité) et la réduction évidente des moyens de production, aggravée par les travaux de réhabilitation.
Bien évidemment, l’État porte une lourde responsabilité dans le sous financement de Radio France.
Ce contexte obligeait le dirigeant d’entreprise que vous êtes à un devoir d’exemplarité, à la mise en place d’un dialogue social à la hauteur de la crise actuelle, à porter un projet d’entreprise conforme aux idéaux du service public. Or, les salarié-es qui vous ont alerté et qui contribuent à la réussite et au rayonnement de Radio France n’adhèrent pas à votre stratégie de démolition programmée de Radio France et de ses missions de service public.
Les élu-es CFDT – CFTC – CGT – SNFORT – SUD - UNSA du CCE constatent donc avec regret que vous avez échoué, que les fils du dialogue et de la confiance sont rompus. Ils s’associent à la demande de médiation pour sortir de cette impasse.
Le Ministère de la Culture doit prendre ses responsabilités, et le CSA tirer toutes les conclusions de la situation.