Recette minceur de l’été dans les rédactions de Radio France : carpaccio de précaires et plan social en papillote
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Les derniers week-ends du mois de mai ont montré les bienfaits de la cure d’amaigrissement en cours dans les rédactions de Radio France : moins 2 heures d’antenne à France Bleu Bourgogne un samedi matin, une soirée sans flashs à France Bleu Natio, pas de point trafic avant 15h le dimanche sur la même antenne au moment des retours du week-end de l’Ascension, des congés de titulaires annulés, des précaires surexploités, des CDD qui enchaînent 10 à 15 jours de contrats sans repos hebdomadaires ou encore un CDD qui enchaîne sur l’antenne nationale de France Bleu le journal de 19h du dimanche soir et la matinale du lundi matin, le tout au total mépris du code du travail !
Devant de tels « succès » la direction de Radio France prévoit donc de remettre sur la table les mêmes ingrédients pour cet été.
Avec un budget CDD qui, depuis 2014, a diminué de plus de 30 %, de nombreux titulaires ne seront pas remplacés durant leurs congés, des rendez-vous d’antenne seront supprimés ou réduits, et ce sont encore les précaires qui vont payer la note.
Comme l’année dernière les jeunes diplômés d’école de journalisme seront employés en tant que stagiaires non rémunérés. Et cette année la cuisine de la direction va encore plus loin : devant l’urgence de la situation il est demandé aux pigistes qui viennent d’être remerciés par Radio France de venir exceptionnellement prêter main forte pour des grilles d’été que la direction n’a pas su prévoir, organiser, gérer convenablement.
Chacun pourra s’interroger, Monsieur le Président, avec l’armée mexicaine de cadres qui vous accompagne pour gérer cette maison, sur la raison d’une telle incompétence managériale. Vous avez beau assurer que les problématiques financières de Radio France n’ont pas d’impact sur la qualité de nos antennes : C’EST FAUX ! Le plan social
est bien en marche, et bien mal déguisé. A confondre "élimination de la précarité" avec "élimination des précaires", à rogner sur l’obligation de qualité pour les auditeurs de Radio France, vous vous faites le fossoyeur de nos missions de service public.
Votre bal masqué a assez duré. Vous poussez les rédactions à mutualiser de fait leurs productions pour mieux les fusionner demain. Vous affirmez que les réductions d’effectifs ne font que commencer et que « tous les débats doivent être ouverts » : réduction des congés des CDI, suppression de rendez-vous d’antenne etc.
Jusqu’à quel point comptez-vous assécher nos antennes ?
Nous ne vous laisserons pas faire !
Paris, le 16 juin 2017