Avis du CHSCT pidf sur l’Avant Projet Sommaire de la réhabilitation de la maison de la radio (29/06/2006)

mercredi 5 juillet 2006
par  Catherine HAMAIDE
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Les élu(e)s du CHSCT, après étude des documents, et à la lumière du rapport d’étape remis par le Cabinet d’expertise Emergences sur l’Avant Projet Sommaire considèrent que ces premiers éléments sur la réhabilitation de la maison de la radio comportent un grand nombre d’incertitudes dont certaines sont fondamentales sur la future organisation du travail et les conditions de travail pendant et après la réhabilitation.
Par ailleurs, ils relèvent d’ores et déjà un grand nombre d’aspects négatifs dans les projets de future réorganisation du travail.
Rappelons qu’au-delà de la réhabilitation et de la mise en sécurité du bâtiment la direction a toujours mis en avant l’amélioration des conditions de travail dans ce projet.

Ces considérations et les remarques qui suivent conduisent donc les élu(e)s à émettre un avis négatif sur l’Avant Projet Sommaire.

Les élu(e)s souhaitent que cet avis, préalable à l’avis définitif qui sera rendu après remise du dossier de l’Avant Projet Détaillé, et les préconisations qui en découlent soient pris en compte par la direction de Radio France afin que les aspects négatifs relevés soient écartés de l’APD.

La direction s’est d’ores et déjà engagée, lors de la séance du 29 juin 2006, à modifier un certain nombre de points. Les élu(e)s veilleront à ce que ces engagements soient respectés.

Les remarques du CHSCT

  • Nous ne disposons pas d’information sur le nombre de salarié(e)s qui pourront travailler dans la maison de la radio après la réhabilitation.
  • Nous ne disposons pas d’information sur le nombre de salarié(e)s prévu et leur évacuation dans chacun des compartiments IGH.
  • Nous n’avons pas d’éléments suffisants sur l’analyse des différentes phases des travaux, permettant d’évaluer leurs conséquences sur les conditions de travail et ...la vie de l’entreprise. Quelles seront les interférences travaux-activités ; comment et où se feront les installations provisoires des différents services ; quelles sont les garanties apportées par la direction sur le maintien des moyens de production, quelles seront les conditions acoustiques ; quelles seront les conséquences sur le chœur, les orchestres et les services qui leurs sont liés ; comment se fera la circulation (liaisons fonctionnelles entre différents services) par exemple le trajet d’un(e) chargé(e)s de réalisation ou d’un(e) attaché(e) de production entre son placard, son bureau, le studio, la documentation et les cabines de montage ... Les liaisons fonctionnelles, peu prises en considération dans le projet final n’ont pas du tout été prises en compte pour ce qui concerne les phases transitoires.
  • Le principe de studio global est inadapté à la plupart des chaînes de Radio France, à leur organisation du travail et à leur type de production.
  • Pas d’information précise et suffisante de la part de la DGATTN sur le nombre de studios, de cabines de montage, de mixage et de studios, leur implantation et leur installation.
  • Les coursives ne présentent aucun avantage et de nombreux inconvénients : perte de luminosité pour les bureaux situés en bordure de ces passerelles qui connaîtront également des problèmes d’aération et un manque d’intimité. Le rapport Emergences fait ressortir que leur maintien n’aurait de sens que par la fermeture par badge des différentes entités de la maison de la radio. Fermeture à laquelle la grande majorité des salariés est opposée. La demande de badgeage faite par RFI pour l’accès à ses étages laisse craindre qu’il existe un projet de cet ordre pour l’ensemble du bâtiment.
  • Les passerelles, présentées comme une amélioration de la circulation des salarié(e)s au sein de la maison de la radio, sont sans garde corps et présentent, en l’état, un équilibre thermique impossible à maintenir (très chaud en été et très froid en hiver), risquant ainsi d’être peu utilisées par les salariés. Le centre de la Tour risque par conséquent d’être moins accessible que ne le prétend la direction de Radio France. Par ailleurs ces passerelles débouchent au 5ème étage sur les cellules de montage alors que les personnels y travaillant souhaitent se trouver à l’écart des flux de circulation.
  • Les mêmes problèmes thermiques se poseront pour les coursives.
  • Les conditions de travail dans la tour et la petite couronne tant au niveau architectural (éclairage) qu’au niveau fonctionnel (déplacement par les passerelles et les ascenseurs) nous semblent préoccupantes : les conditions d’éclairement des locaux de la tour ne nous semblent pas assurées, sachant que l’idée de double hauteur qui devait permettre d’adapter ces locaux initialement prévus pour l’archivage à des activités de bureaux est abandonnée ; les ascenseurs de la tour risquent d’être mal adaptés sachant qu’ils desservent les locaux de production, le service des personnels de production, les services de documentation, le self, la cafétéria, les syndicats, le service médical, une partie de la DGASABIG et de la DGATTN et qu’ils doivent servir à la circulation d’un certain nombre de matériels techniques et des fonds documentaires encore localisés dans les sous-sol de la maison de la radio. Les conséquences de ces risques d’embouteillage peuvent être dramatiques pour les secteurs d’activité présents dans la tour et la petite couronne, l’ascenseur devenant, dans cette nouvelle implantation, pratiquement le seul moyen d’accès à ces services.
  • Plus généralement, les ascenseurs et les monte-charges ne semblent pas être adaptés ni en nombre suffisant.
  • Les services de documentation n’ont pas été implantés sur un lieu de passage contrairement à la demande du groupe de travail et risquent d’être difficilement accessibles à cause de la sur-utilisation des ascenseurs. Certains de ces services se retrouvent plus éloignés de leurs utilisateurs qu’actuellement. Par ailleurs, il n’est pas prévu de rapatrier les fonds documentaires externalisés au moment de l’évacuation de la tour. L’ensemble de ces éléments induit des conditions de travail et des prestations de service dégradées par rapport à la situation antérieure.
  • Le déplacement transversal de la tour avec le vent sera accentué par les interventions qui seront faites sur sa structure. Ce déplacement risque donc de provoquer des sensations de malaise des personnes qui y travailleront.
  • La construction de l’auditorium et de l’oriel va réduire considérablement l’éclairage d’un certain nombre de locaux.
  • Un certain nombre de locaux dont celui du CE, l’économat de la restauration et une partie des postes de travail des ateliers, qui disposaient auparavant d’un accès à la lumière naturelle sont implantés sur des surfaces sans accès à l’éclairage naturel, ce qui n’est pas conforme à la loi. En effet l’article R. 235-2-1 du code du travail qui stipule que « les bâtiments doivent être conçus et disposés de manière que la lumière naturelle puisse être utilisée pour l’éclairage des locaux destinés à être affectés au travail, sauf dans le cas où la nature technique des activités s’y oppose » impose la présence de baies transparentes donnant sur l’extérieur y compris pour les locaux de repos, les réfectoires et les locaux des représentants du personnel. Les locaux n’étant pas pourvu d’accès visuel à l’extérieur doivent être réservés à du stockage ou des postes de travail non permanents.
  • Les espaces et l’organisation des livraisons sont inadaptés voire dangereux : gare logistique, livraisons au magasin centrale, livraisons hors gabarit impossibles dans les ateliers, livraisons au service fourniture et au service reprographie, livraisons des denrées et des déchets pour le self mal conçues.
  • L’implantation unique de la microthèque et du magasin du CTR est inadaptée à l’organisation du travail.
  • Il n’y a plus de garage et d’espace moto reportage.
  • Le parking régie est inadapté et dangereux.
  • L’ouverture de la cafeteria du CE au public dans l’agora est impossible. Seule une cafeteria ouverte au public est possible dans un lieu public.
  • Les conséquences de l’ouverture de l’agora au public ne sont pas prises en compte tant en ce qui concerne la cafétéria qu’en ce qui concerne les contrôles. Une multiplication des contrôles sera imposée. Quelles seront les conséquences pour les salariés du service sécurité ?
  • La capacité d’accueil du self est réduite de 476 places à 410, ce qui risque de poser des problèmes de restauration des salarié(e)s dans le futur d’autant que les salarié(e)s de RFI seront plus nombreux à venir se restaurer au self.
  • Un certain nombre de services et d’ateliers dont l’atelier menuiserie sont implantés dans des espaces trop restreints, l’APD le confirmera.
  • La conception du parking ne correspond pas aux besoins du personnel de Radio France.
  • Les liens fonctionnels avec les services définitivement externalisés à Mangin, dont l’INA, ne sont pas pris en compte.

Par conséquent, les élu(e)s du CHSCT demandent :

  • Que soient fournis le nombre total prévu de salarié(e)s devant travailler à la maison de la radio, le nombre de salarié(e)s dans chacun des compartiments IGH.
  • Que soit fournie une étude précise de l’organisation et des conditions de travail pendant les travaux : interférences, garanties de maintien du travail et de la production, les conditions acoustiques, les éventuelles conditions et organisations du travail à l’extérieur, les implantations provisoires et les liens fonctionnels qui en découlent.
  • L’abandon définitif du principe généralisé des bureaux en open space
  • L’abandon du principe généralisé de studio global
  • L’abandon des coursives.
  • L’abandon du projet de fermeture des entités
  • Que soit fournie une étude précise des futurs moyens de production en quantité et en qualité (studios, cabines, cellules...)
  • L’étude de la climatisation des passerelles et de l’agora afin que les conditions thermiques dans ces espaces soient identiques aux autres lieux de circulations intérieures de la maison de la radio.
  • Des garanties sur l’éclairage naturel et l’acoustique des futurs locaux de la Tour, petite couronne, radiale.
  • Une étude précise des flux de circulation par le biais des ascenseurs et monte-charges et la prise en compte de ces flux pour la détermination des différentes implantations.
  • L’adoption du principe qu’une surface au moins équivalente à l’antérieure soit attribuée à chaque salarié(e) ou activité. La surface devra au moins correspondre aux recommandations en vigueur.
  • La conception d’un parking adapté aux besoins du personnel de la maison de la radio.
  • L’implantation des services de documentation sur un lieu de passage et des lieux de production à l’écart des bruits et de la circulation.
  • Le rapatriement des fonds documentaires indispensables au fonctionnement des services de documentation.
  • L’implantation de tous les postes de travail dans des locaux ayant accès à l’éclairage naturel.
  • La mise en place d’espaces de livraisons adaptés et en nombre suffisant.
  • L’abandon de l’implantation unique de la microthèque et du magasin du CTR.
  • L’implantation de salles de repos ou de détente dans chaque chaîne et pour les services qui le nécessitent.
  • L’ouverture d’une cafétéria CE pour le personnel proche du self.
  • L’implantation du parking régie de telle façon que les véhicules puissent manœuvrer.
  • L’implantation du self dans un espace suffisant à l’accueil de l’ensemble des personnels de la maison de la radio aux heures normales de repas.

Paris, le 29 juin 2006


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