Ça bouge, bougez !
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Au 22ème jour de grève, le gouvernement semble enfin sur le point de nommer un médiateur. Ce serait un pas important pour qu’une négociation puisse reprendre, à la fois sur les préavis en cours et sur la question fondamentale du plan de suppressions d’emplois qui figure dans le projet de Mathieu Gallet.
Nous sommes conscients que le départ des élus du CCE hier suscite beaucoup d’interrogations. Tous les salariés, grévistes ou non, attendent des informations sur les projets de la direction. Mais après 21 jours de grève, une négociation bloquée par la direction, une motion de défiance, une demande de médiateur au gouvernement, ce
ne sont pas seulement des informations qu’il nous faut, c’est une négociation. Aussi bien sur les préavis en cours que sur le principe même de la suppression d’au moins 330 emplois.
Or, le CCE n’est pas une instance de négociation. C’est une instance consultative. Elle joue un rôle important quand le dialogue social fonctionne normalement. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans une situation normale. Depuis des années, cette direction avance au mépris des avis négatifs rendus par les élus. Accepter que le CCE se tienne normalement, c’était entrer dans un processus de validation du projet de Mathieu Gallet. C’était donner un prétexte au refus de nommer un médiateur.
Le médiateur, ce ne sera pas une victoire en soi. Seule la poursuite de la mobilisation, sous toutes ses formes, permettra de continuer à peser pour avancer.
Si nous sommes d’accord pour dire que ce plan de départ n’est pas acceptable, que ses conséquence sur les rédactions n’est pas acceptable, que l’idée rampante de la fusion des rédactions n’est pas acceptable, que l’extension de la syndication n’est pas acceptable, le meilleur moyen de pouvoir négocier sur ces questions, le meilleur
moyen de peser, c’est de se mobiliser ensemble maintenant.
Ce n’est pas une grève contre la modernité. C’est une grève contre la réduction aveugle de nos moyens. Parce qu’il est faux de faire croire que nous pourrons faire plus et mieux avec moins.
Paris, le 09 avril 2015