Lettre au Président de la République
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Monsieur  le  Président,  
Votre  campagne  a  montré  l’intérêt  que  vous  portez  aux  médias  et  plus  particulièrement  au  service  public  de  l’audiovisuel  et  à  ss  développements  technologiques.    
Nous  nous  adressons  donc  à  vous,  dès  les  premiers  jours  de  votre  élection  car  Radio  France  est  en  crise  même  si  cela  n’apparaît  pas  à  l’écoute  de  nos  antennes.  
Si  la  direction  de  Radio  France  est  toujours  prompte  à  communiquer  et  saluer  les  bons  résultats  Médiamétrie,  elle  est  beaucoup  moins  vive  à  communiquer  sur  l’état  de  tension  généralisée  qui  a  gagné  nos  métiers  et  les  salarié†es  de  la  radio  de  service  public.  
Pourtant  depuis  toujours  la  radio  chez  nous  se  fait  avec  passion  et  investissement  dans  une  volonté  toujours  renouvelée  d’offri  aux  auditeurs  des  programmes  d’une  qualité  éditoriale  et  technique  irréprochable  qui  fait  entendre  la  différence  du  service  pulic.   C’est  grâce  au  plaisir  de  travailler  ensemble,  de  créer  collectivement,  que  les  programmes  de  nos  chaînes  sont  fabriqués.  Les  auditeurs  se  retrouvent  dans  cette  « grande  famille »,  celle  de  « la  maison  ronde » !
Les  contraintes  financières  qui  nous  sont  imposées  génèrent  un  mal  être  au  travail  qui  devient  une  réalité  fondamentale  de  notr  entreprise.  Jean†Luc  Hees  et  ses  directeurs  prétendent  développer  les  activités  sans  défendre  les  moyens  qui  devraient  leur  correspondre.  C’est  donc  à  marche  forcée,  « faire  plus  à  effectifs  constants »,  qu’ils  s’enorgueillissent  de  développer  le  multimédia  (environ  150  salarié†es  à  trouver  dans  les  coeurs  de  métier  de  la  radio)  et  d’ouvrir  de  nouvelles  radios  locales.  
Invoquant  la  nécessité  de  respecter  le  Contrat  d’Objectifs  et  de  Moyens,  la  direction  pratique  une  politique  de  redéploiements  tous  azimuts.  Ce  plan  social  qui  ne  dit  pas  son  nom  détruit  notre  organisation  du  travail  et  nos  métiers  en  nous  obligeant  à  renoncer  à  des  rocessus  de  production  qui  font  notre  différence  et  notre  fierté.    
Dans  ce  climat  où  chacun  s’interroge  déjà  sur  les  perspectives  de  notre  entreprise,  la  casse  de  notre  convention  collective,  et  le  chantier   pharaonique  de  la   réhabilitation  de  la  maison  de  la  radio  sont  autant  de  menaces  sur   les  conditions  de  prodution  et  de  diffusion   de  la  radio  de  service  public.
Profitant  de  la  volonté  du  gouvernement  Fillon  de  détruire  la  convention  collective  et  le  système  salarial  de  l’audiovisuel  pubic,  la  direction  de  Radio  France,  s’applique,  par  des  négociations  qui  n’en  ont  que  le  nom,  à  détruire  toute  notion  de  métier,  conduisant  ainsi  à  l’isolement  de  chacun  d’entre  nous,  alors  que  ce  qui  fait  la  force  de  nos  antennes  et  de  nos  programmes  est  bien  cette  expertise  professionnelle  reconnue  dans  laqelle  chacun†e  peut  s’identifier  avec  fierté.  Nous  ne  voulons  pas  de  ce  projet  d’accord  destructeur  de  nos  métiers  et  de  notre  radio.  
Pour   imposer  aux  salarié†es  cette  politique  de  destruction,  la  direction  s’appuie  sur  les  méthodes  managériales   manipulatrices,  infantilisantes,  culpabilisantes,  anxiogènes.  
Aujourd’hui  les  salarié†es  de  Radio  France  tirent  la  sonnette  d’alarme.  Avec  les  dernières  coupes  budgétaires  de  4,5M€  la  direction  de  Radio  France  est  passée  sans  état  d’âme  de  l’équation  « faire  plus  à  moyens constants »  déjà  intenable  à  l’équation  « faire  plus  à  moyens  réduits »  qui  va  amplifier  les  dommages  collatéraux  que  nous  constatons  déjà.
La CGT réaffirme que :
- La radio de service public doit avoir les moyens de ses missions.
 - La casse de la convention collective de l’audiovisuel public doit cesser.
 - Les nominations de présidents et de directeurs sur des critères politiques et salonards doivent cesser.
 
Nous,  CGT  Radio  France,  vous  demandons,  Monsieur  le  Président,  un  moratoire  sur  la  négociation  de  l’accord  de  substitution   imposée  par  le  gouvernement  sortant.  Il  faut  reprendre  le  projet  de  convention  collective  de  l’audiovisuel  public  sur  des  bases  et  des  valeurs  dignes  de  nos  missios,  respectueuses  de  nos  métiers.    
Nous,  CGT  Radio  France,  vous  demandons,  Monsieur  le  Président,  de  permettre  un  développement  de  qualité  des  nouvelles  activités  de  nos  antennes  en  octroyant  à  celles†ci  de  nouveaux  moyens  à  la  hauteur  d’un  service  public  de  la  culture  dont  tous  les  citoyen†nes  et  tous  les  salarié†es  pourront  être  fier†es.
En vous remerciant de votre attention, veuillez accepter, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments respectueux.
La CGT Radio France

